mardi 29 décembre 2009

Musique de cave

Alors que Clotilde Reiss est toujours sous contrôle judiciaire à Téhéran et que de lourdes charges continuent à peser sur elle, sortait mercredi dernier les chats persans, nouveau film du réalisateur iranien Bahman Ghobadi dans lequel il fait le portrait de Negar et Ashkan, deux jeunes iraniens tout juste sortis de prison qui tentent de monter un groupe de rock indépendant et espèrent pouvoir partir pour l'Europe. A la recherche de musiciens, ils parcourent la ville et rencontrent d'autres artistes clandestins. De la musique traditionnelle au groupe de rap, on parcourt Téhéran à travers le regard de ces jeunes gens qui ne demandent pas autre chose que de faire la musique qu'ils aiment. C'est alors l'occasion de belles rencontres et de dialogues incisifs qui ne pourrons pas vous laisser indifférents! Si cinématographiquement je n'ai pas trouvé ça transcendant, ça m'a bien fait cogiter. Les questions et les problèmes que Negar et Ashkan soulèvent, des choses qui nous paraissent fondamentales, qui nous sont acquises et évidentes ne le sont absolument pas pour ces jeunes qui nous ressemblent en tous points, la liberté en moins. Et en plus d'être drôles et attachants leur musique est aussi très chouette, elle s'écoute ici.
Et pendant qu'on y est on fait ce qu'on peut pour la liberté en signant la pétition pour Clotilde Reiss.

vendredi 18 décembre 2009

Apocalypse

Chochottes et âmes sensibles s'abstenir, Viggo Mortensen et son petit garçon en derniers survivants du monde vont vraiment vous surprendre, pour ma part, je suis ressortie toute émotionnée par cette mise en scène de la terre dévastée et de ce père et son fils qui tentent de survivre. C'est la loi du plus fort, on croise des anthropophages prêts à tout pour déjeuner, des bandits, des pauvres types perdus, des gens terrorisés et des cadavres à la pelle. Les deux héros évoluent dans ce monde en apparence manichéen avec d'un côté les méchants (très très méchants) et les gentils qui "gardent la flamme" (il faut le dire en portant la main sur son cœur) et puis les autres, ceux qu'on croit être méchants mais qui ne font qu'essayer de survivre. On se trouve en fait confronté à un dilemme de civilité plutôt intéressant, comment lorsque tout est foutu ne pas basculer dans le côté obscur de la force? Réflexion aussi sur le suicide, mais comment font-ils pour tenir alors que tout leur est hostile, la nature et les hommes, que tout est mort autour d'eux? Peut être l'égoïsme du père qui tente de garder ce qui lui reste d'humanité à travers son fils...
Malgré la fin un peu facile, rien à redire sur la prestation de Viggo Mortensen (comme d'hab') et du petit garçon trop mignon (Kodi Smith-Mc Phee), les paysages magnifiques et certaines scènes vraiment flippantes.
Je regrette vraiment de ne pas avoir lu le livre de Cornac Mc Carthy avant...

mardi 8 décembre 2009

Survivor


Tsss... mais non je n'ai pas déserté! Yè soui là! J'ai simplement affronté une grippe, je m'apprête à combattre les partiels et si on rajoute à ça un mémoire, un boulot et un semblant de vie sociale... ben ça me laisse plus beaucoup de temps. Et quand bien même, Moustache surveille le blog...
Ok, j'arrête de me plaindre. J'ai quand même réussi une incursion dans les salles ces derniers jours pour voir deux films dont je ne dirais qu'un mot (faute de temps, d'intérêt et soyons francs de volonté).


Fin de la quarantaine, retour à la civilisation après la grippe, sortie familiale pour aller voir le Vilain, très drôle mais sans plus d'ambition. Albert Dupontel et Catherine Frot sont excellents comme d'habitude mais n'y allez pas pour voir un chef d'œuvre.
On se prend un peu plus la tête avec Canine, produit de la "nouvelle vague grecque" au pitch séduisant: trois grands ados vivent cloitrés dans leur maison avec la peur de l'extérieur alimentée par leurs parents qui tentent ainsi de les protéger. C'est bien joué, bien filmé, original, mais je trouve que l'idée n'est pas assez exploitée ou alors de façon bizarre, à tel point que ça frise parfois le ridicule en voulant choquer ou donner dans l'humour absurde. Allez y juste pour la scène finale qui résume bien l'ensemble du film (ou pas).

samedi 14 novembre 2009

"je vous baise claleuresement"


Attention, le texte suivant se lit en écoutant ma compile Tchaïkovski:
C'est bien hein? Personnellement j'ai une préférence pour Casse -Noisette et pour le Lac des cygnes que j'écoutais beaucoup quand j'étais petite... mais rassurez vous, pas besoin de s'y connaître en musique classique pour aller voir le concert, il faut juste aimer et tout paraît plus beau.
Alors que dire sur LE film du moment, au cœur de toutes les conversations et sur lequel on ne tarit pas d'éloges. Eh bien pas grand chose, je crois que tout à été dit et je suis un peu plus nuancée... peut être justement parce qu'on en a trop dit!
C'est vrai que c'est une comédie plutôt sympathique, drôle même si tout est basé sur des clichés invraisemblables sur les russes et les juifs, le début du film est hallucinant, les personnages biens trouvés avec une mention spéciale pour Aleksi Guskov en chef d'orchestre un peu chamboulé sans oublier bien sur Mélanie Laurent toujours aussi jolie, ce qui a tendance à énerver surtout quand on sait qu'elle sort avec Damien Rice (hé ouais).
Alors oui, la scène finale est superbe, l'émotion monte crescendo portée par la musique mais c'est quand même un peu mièvre tout ça, d'autant plus que durant tout le film il n'y pas vraiment de suspense, c'est du tout cuit et ça s'avale tout seul, pas besoin de réfléchir, on se laisse porter par la musique et toutes ces bonnes intentions et c'est sans doute pour ça qu'on aime en fin de compte.

lundi 9 novembre 2009

"les bébés aiment respirer et le cachent bien"


Après les noces rebelles, film oh combien dépressif et oppressant, Sam Mendes, qui est aussi le réalisateur de American Beauty qu'on se le dise, nous présente Away We Go, road trip existentiel sur la question de la parentalité. Burt et Verona partent en quête d'une famille et d'un endroit qui pourra les accueillir eux et leur futur enfant et où ils pourront le mieux possible élever ce dernier. C'est alors l'occasion de rencontrer différentes familles, différents schéma parentaux plus ou moins équilibrés et parfois assez caricaturaux, de la mère névrosée, mère poule ou mère hippie (Maggie Gyllenhaal complètement illuminée et hippocampée), mais ces modèles s'avèrent tous avoir leurs failles... Burt et Verona eux, cherchent la perfection et y croient vraiment.
Malgré la répétitivité des portraits de couples dont on se lasse un peu trop rapidement, on apprécie tout de suite Burt et Verona couple d'inadaptés, couple loose mais John Krasinki et Maya Rudolph boostent réellement le film par leur humour et leur tendresse. Pas aussi incontournable que la presse nous le rabâche, ça vaut quand même le coup de se déplacer pour le style décalé, l'humour acidulé et le thème de la parentalité et de la famille traité avec légèreté. Sam Mendes est définitivement plus cool quand il ne se prend pas au sérieux et du coup il remonte dans mon estime.

mercredi 4 novembre 2009

Petits pervers

Le ruban blanc, dernier film de Michael Haneke a tout pour séduire. Palmé au dernier Festival de Cannes, un scénario intrigant, de belles images à la grande puissance évocatrice dont on a looonguement entendu parlé et dont on a pu lire dans toutes les critiques qu'elles avaient été tournées en négatif puis retouchées en numérique ce qui donne une fooormidable impression de luminosité et de brillance. Et puis quand même, c'est le dernier Haneke! Ce qu'on sait moins, c'est que c'est un tantinet chiant...
Il se passe des choses étranges dans un petit village protestant de l'Allemagne du XXième siècle. Huis clos entre les habitants et gros plan sur les enfants qui n'ont pas l'air jojo, ce qui n'est pas étonnant lorsqu'on découvre les parents et l'ambiance de folie qui règne au village. Les enfants c'est justement le point essentiel du film et je ne dévoile rien, en disant que ce sont eux les responsables des crimes qui frappent le village, on s'en rend très vite compte. Ces enfants sont présentés comme des êtres pervers et malveillants qui s'en prennent à peu près à tout le monde: animaux, enfants, adultes et même aux handicapés sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Pure sadisme? Fin de l'innocence? Vengeance? L'atmosphère s'en ressent, elle est glacée, il y a quelque chose de malsain dans l'air, mais sans plus. Les personnages n'ont pas l'air d'avoir peur et se contentent de subir les choses pendant... deux heures et demie! Oui, le rythme est plutôt étiré, c'est clairement un parti pris, on n'aime ou on aime pas. On attend que l'action s'emballe un peu, et puis rien. J'ai vécu les trois quarts du film comme une stagnation et le dénouement qui ne dénoue rien, comme un piétinement. A plusieurs reprise j'ai pensé à Un roi sans divertissement de Giono et l'adaptation au cinéma de François Leterrier pour les plans sur le village faussement paisible, pour les paysages de la campagne enneigée ou encore pour les figures expressives des habitants avec leurs bonnes têtes de villageois (ici des protestants allemands psychorigides), mais la psychose en moins. La tension qu'on retrouve tout à fait dans Caché et bien sur dans Funny Games est dans le ruban blanc plus sous-jacente et c'est bien dommage...
Je reste donc mitigée pour ce dernier Haneke, avec la désagréable impression d'être passée à côté de la beauté et de l'horreur des images et de l'atmosphère du film.

mercredi 28 octobre 2009

Bang bang

Les Maras, à l'image des gangs américains sèment la terreur et font la loi dans les banlieues de San Salvador face à la police qui semble impuissante... Christian Poveda nous présente cette jeunesse désœuvrée à travers une suite de portraits de jeunes gens tatoués des pieds à la tête, ils ont le 18 dans la peau comme des guerriers tribaux et foutent vraiment la trouille. Ces jeunes sont pris dans le gang qui devient un moyen de survie et dont il est extrêmement difficile de s'affranchir ou de rester indépendant quand on est confronté à tant de misère et de violence le gang devient alors fratrie mais aussi cercle vicieux, sans fin, quand un membre meurt un autre est enrôlé, encore plus jeune.
Rythmé par des détonations qui annoncent la mort de ces personnes que l'ont suit, on est confronté à une hyper violence et des images choc qui font d'autant plus frémir que l'on sait que tout est vrai! Je pense que ce documentaire se voulait percutant et dénonciateur, mais on a souvent du mal à comprendre comment ça fonctionne, impression de ne pas voir toutes les clés et d'être simplement témoin ce qui est parfois dommage, on aurait quand même aimé un peu plus d'explications. Mais le film reste quand même bouleversant et fait froid dans le dos, surtout quand on sait que Christian Poveda a lui même été assassiné à la fin du tournage.

vendredi 9 octobre 2009

Avec ou sans mayonnaise?

En principe la science fiction c'est pas trop mon truc mais quand j'ai vu la bande annonce de District 9, j'ai tout de suite accroché (va savoir pourquoi). J'y suis donc enfin allée, accompagnée de mon spécialiste ès science fiction personnel.
Le pitch en deux mots: un vaisseau extraterrestre s'est posé en Afrique du sud il y a vingt ans. Depuis, les aliens, qui ressemblent à des crevettes géantes pas du tout appétissantes, sont parqués dans le District 9 où règne la loi du plus fort. Wikus van de Merwe, bureaucrate raté au pull caca d'oie est chargé de les répertorier pour ensuite les expulser. Mais forcement les crevettes vont lui donner du fil à retordre... S'en mêlent, des gangs de méchants nigérians qui font fortune en vendant des stocks de pâté pour chat aux aliens qui en raffolent. Ça décoiffe hein?!
Inutile de vous dire que ça m'a plutôt fait sourire. J'ai tout de même apprécié une des subtilités du scénario: les extraterrestres ne sont pas là cette fois pour conquérir la terre et nous dévorer. La menace vient de l'humain qui cherche a exploiter leurs technologies. Les aliens parqués laissent aussi entrevoir les vestiges de l'Apartheid qui n'est pas si loin....
La forme documentaire, avec des images réalistes et des témoignages est intéressante mais pas assez exploitée, la dernière heure (interminable) tourne à la grosse baston à base de flingues géants, de 4x4 et des robots à la Power Rangers, entrecoupés de scènes gores.
A la sortie mon spécialiste pose son verdict: "mouais bof". Rien à ajouter.


Parce qu'il faut le voir pour le croire, la fameuse "crevette". Ne vous y fiez pas, derrière sa carapace se cache un coeur tendre.

jeudi 8 octobre 2009

Adam Eliott, je t'aime


Après
son formidable court métrage Harvie Krumpet, Adam Eliott reprend ce qui semble être son thème de prédilection, les gens différents en créant cette fois l'amitié épistolaire entre Mary Daisy Dinkle, petite australienne de huit ans et Max Horowitz, la quarantaine, new yorkais un peu dérangé. A des milliers de kilomètres, leurs kilos en trop, leur solitude et leur amour pour le chocolat les réunis pour de longues années d'échanges drôles et tendres où chacun livre à l'autre son quotidien gadouille, gris, ses angoisses et ses questions existentielles.
Ces laissés-pour-compte ont chacun un regard particulier sur le monde qui les entoure, le regard des gens différents, avec humour bien sûr mais dans le fond énormément de sérieux. Parce que Mary et Max c'est Mademoiselle et Monsieur tout le monde, loin d'être des supers héros, avec leurs failles et leurs problèmes donc un peu comme nous...
J'avais un peu peur du côté pâte à modeler et finalement on rentre très vite dans le monde d'Adam Eliott, les personnages aux attitudes expressives et aux sentiments sincères deviennent humains! Avec des voix qui font frissonner: Philip Seymour Hoffman dont on parvient à faire abstraction du physique et une musique qu'on fredonne encore en rentrant chez soi.

Et pour vous, la vie formidaaaable d'Harvie Krumpet!

mercredi 7 octobre 2009

Parce qu'on y a tous cru...

... et qu'on s'est fait avoir! Qui n'a pas un jour connu un amour contrarié? (les amours de primaire comptent aussi). Eh bien c'est ce qui arrive à Tom, Joseph Gordon-Levitt le frère caché de Heath Ledger (si si), qui rencontre la douce Summer (Zooey Deschanel, Elle dans She & Him). Tom tombe raide dingue de la belle qui ne voit, elle dans leur relation qu'une amitié améliorée. Je n'en dis pas plus, mais je vous conseille vivement d'aller le voir!
Si comme moi vous adorez les comédies romantiques vous allez être servis. Ici pas de Julia Roberts ni de Hugh Grant, point de mièvrerie et de sentiments dégoulinants mais juste ce qu'il faut d'humour, de rêve et de romantisme tout en gardant un pied dans la dure réalité des relations hommes/femmes. C'est le renouveau du genre, la comédie romantique du XXIème siècle! Nick and Norah's infinite paylist avait déjà donné le ton avec deux jeunes gens qui nous ressemblent étrangement et une histoire d'amour telle qu'elle peut vous arriver en sortant de chez vous. Avec 500 jours ensemble on est plus dans le monde des adultes avec une histoire forte et des sentiments qui ne sont pas pris à la légère mais le tout reste frais et pétillant. On s'identifie totalement aux personnages, Tom ou Summer, avec au choix la recherche du grand amour ou bien l'envie d'un "PQR" amélioré.
En plus ils écoutent la même musique que nous! Premières secondes du film, Regina Spektor et mon coeur fait boum! Suivent les Smiths, Doves, Simon and Garfunkel, Wolfmother, les Blacks lips (pour le connaisseur) et même... même Carla Bruni qui musicalement a traversé l'Atlantique (je n'en dit pas plus, je tiens à mon petit blog et par les temps qui courent on ne sait pas ce qui peut arriver).
Bref, n'allez pas voir la demande en mariage de Sandra Bullock mais courrez voir les déceptions sentimentales de Joseph Gordon-Levitt!

Et comme je suis méga cool je vous ai fait un petit best of de la BO du film avec en plus le délicieux Please, Please, Please de Zooey Deschanel!

Découvrez la playlist 500 jours ensemble avec Regina Spektor


jeudi 1 octobre 2009

Flower Power

Quand je pense à Ang Lee je pense aussi à Tigre et Dragon (que j'avais adoré) et à Brokeback Mountain. Mais je ne pensais absolument pas à une comédie et encore moins à une comédie Flower Power! Et pourtant il l'a fait en retraçant l'histoire du célébrissime festival de musique qui vient s'installer dans une petite ville de campagne sur l'initiative d'Elliot (le Cyranesque Demetri Martin) qui tente de sauver le motel miteux de ses parents. Ang lee se lance donc dans un genre nouveau mais ne s'égare pas, on retrouve ses sujets de prédilection à savoir des questions sur l'identité sexuelle, la quête de soi, les personnes marginales...
Pendant deux heures, le spectateur est comme en backstage de l'évènement puisqu'on suit toute l'organisation de la mise en place du festival. On est tout de suite plongé dans les années soixante dix et on regrette l'interdiction de fumer dans le cinéma. Je me suis tout de suite attachée au petit Elliot, propre sur lui et plein de bonnes intentions et j'ai tout de suite été prise par l'intrigue. Cependant, malgré une reconstitution parfaite, on s'y croit vraiment, Ang et Elliot s'égarent complètement dans la dernière heure du film et là j'avoue avoir eu du mal à suivre, entre les expériences de drogues et les délires du pote qui revient du Vietnam. On suit Elliot qui déambule dans la foule au grès des rencontres, tout devient passif et l'ennui pointe son nez...

mardi 29 septembre 2009

Maïté made in USA

Ok, c'est pas très sympa, la ressemblance n'est pas flatteuse... Cependant il y a dans Julia Child, la célèbre cuisinière américaine, certaines similitudes avec notre Maïté nationale. Outre ses talents de cuisinière, Julia Child incarnée par l'excellentissime Meryl Streep est elle aussi un puissant gabarit, avec une voix de tête très prononcée (et là je met un bémol, Meryl Streep en fait un peu trop, ça devient presque agaçant).
Julie et Julia, c'est donc l'histoire de cette Maïté américaine mordue de cuisine française, croisée avec celle de Julie, une femme qui cherche à donner un sens à sa vie et décide donc d'ouvrir un blog dans lequel elle se lance le défit de réaliser les cinq cent recettes de Julia en un an (Wouhou, ça c'est prendre sa vie en main!).
On en prend donc plein les papilles, je vous conseille d'ailleurs de manger avant, histoire de ne pas faire de folies de bouche en sortant, et en plus c'est drôle! Si si. En général il en faut beaucoup pour me faire rire, je ne suis pas du genre à me dérider facilement (au cinéma en tout cas) et bien là, j'ai franchement ri. Bon, c'était pas la grosse marade non plus, mais il y a quelques répliques bien trouvées, des gags qui font leur effet, Meryl Streep est hallucinante et il y a un chat sympa (j'aime bien quand il y a des chats). Bref, notre ventre et nos zygomatiques sont touchés donc ça ne peut que marcher et ça fait même oublier les quelques longueurs de la fin.

vendredi 25 septembre 2009

Bocal à poissons

Le poisson c'est Mia, prisonnière du bocal familial et qui essaye tant bien que mal d'en sortir. Le pécheur miraculeux c'est Connor, le nouvel et parfait amant de sa mère un peu paumée. Sur fond de misère sociale et de break dance, le spectateur de l'autre côté de l'écran/vitre, assiste à l'évolution de ces personnages à vif. Mia, qui cherche à s'échapper de son quotidien d'adolescente en crise par la danse et par les espoirs qu'elle met en Connor en qui elle voit un père mais aussi un amant; Connor, le père et l'amant idéal, confronté à ses sentiments ambigus pour Mia, entre protection et inceste.
Un peu à la manière de Ken Loach, Andrea Arnold met en avant le mal être quotidien de gens ordinaires dans la banlieue anglaise. Si le fond de l'histoire est des plus simples, les turpitudes d'une adolescente en crise livrée à elle même, les acteurs portent le film à bout de bras par leur présence et leur sensibilité. Je ne vais pas revenir sur la fameuse Katie Jarvis, absolument parfaite et encensée par la tout le festival de Cannes et qui a tendance a éclipser l'excellent et beau (ce qui ne gâche rien) Michael Fassbender, que vous avez pu voir dans Inglorious Basterds mais aussi dans le remarquable Hunger.
Donc un bon point pour Fish Tank avec en plus pleins de belles images: un cheval blanc qu'il faut libérer, un ballon dans le ciel, des couchés de soleil et le tout sans être cucul.

lundi 21 septembre 2009

"J'ai un ulcère depuis cet été"


On me fait souvent remarquer que j'ai un métro de retard sur les sorties ciné. Hé bien pour toi cher internaute un mot sur l'affaire Farewell de Christian Carion avant même sa sortie en salle!
J'ai donc pu assister, en avant première siouplaît, à la transformation de Guillaume Canet aka Pierre Froment-monsieur-tout-le-monde en espion plongé malgré lui au coeur de la tourmente communiste par Sergueï Grigoriev (Emir Kusturica), membre du KGB qui, dégoûté par le système russe, lui fait passer des dossiers d'espionnage ultra confidentiels. L'affaire remonte très vite aux oreilles de Mitterrand et même de Reagan; Pierre Froment, espion en herbe se retrouve lui, vite dépassé par les évènements.
Christian Carion réunit donc pour cette opération d'espionnage extraordinaire Guillaume Canet et Emir Kusturica pour un duo surprenant mais qui fonctionne plutôt bien. Guillaume Canet en jeune ingénieur à qui la chapka va comme un gant, ne me déçoit toujours pas et prouve encore combien il joue juste même avec des répliques du genre "j'ai un ulcère depuis cet été". Mais son charisme ne suffit pas à combler les lenteurs du films et les égarements de Carion qui semble vouloir tout montrer. Du coup on a un peu de mal à y croire, la tension que l'on devrait ressentir pour cette rocambolesque histoire d'espionnage retombe souvent aussi vite qu'elle est montée au profit de la confrontation culturelle entre l'est et l'ouest ou de l'amitié naissante entre le jeune ingénieur français et le colonel du KGB, qu'Emir Kusturica incarne de façon émouvante en campant un homme qui n'a plus foi dans son pays et dans les valeurs politiques auxquelles il a cru en attendant un monde meilleur et qui tente aussi de faire face à la dérive de son mariage qui s'écroule peu à peu tout comme le bloc de l'est...

vendredi 28 août 2009


Non, je n'ai pas abandonné, j'étais juste partie en vacances. Ça sent la rentrée... bon allez, on s'y remet.

jeudi 30 juillet 2009

Le liseur

Hier je suis allée voir The Reader, d'abord parce que j'ai lu le livre de Bernard Schlink qui à l'époque m'avait bouleversé et ensuite parce que je tiens Kate Winslet à l'œil ou plutôt au sourcil. Oui, parce qu'elle n'a visiblement pas compris qu'on ne peut pas se teindre les cheveux en blond tout en gardant des sourcils bruns, ce qui a tendance à m'énerver et m'empêche d'apprécier son jeu à sa juste valeur et de comprendre le pourquoi du comment de ses oscars. Alors Kate, si tu me lis...
Le film commence, je constate que Kate n'a pas réglé le problème sourcil, soupire, j'ai envie de prendre mes jambes à mon cou! Mais apparaît le jeune Michael, blondinet de quinze ans qui fait la rencontre d'Hanna, qui a le double de son âge et grâce à qui il va connaître ses premiers émois sexuels et sentimentaux. Cependant, Hanna cache un lourd secret, il l'apprendra quelques années plus tard lorsqu'il la retrouvera lors d'un procès nazie. Hanna est sur le banc des accusés avec cinq autres anciennes SS. Je ne peux pas en dire plus, mais Michael alors étudiant en droit découvre le passé d'Hanna et comprend enfin le secret de celle ci, secret qui, s'il était révélé pourrait la sauver mais que l'un comme l'autre choisissent de taire, par honte pour Hanna, par irrésolution pour Michael qui en agissant ainsi la punit personnellement pour ses crimes mais reste partagé entre l'amour et le dégoût qu'elle lui inspire. Peut-il lui pardonner? Comment ne pas s'en vouloir d'avoir aimé cette femme, coupable des pires crimes et qui le hante depuis des années? C'est une multitude de questions qui agitent Michael que nous suivons pendant plusieurs années de sa vie et qui nous font nous aussi trembler en nous mettant face à ce terrible cas de conscience.
Fidèle au livre bien qu'un peu plus mélo, on est forcément secoué par toutes ces horreurs mais aussi cet amour fulgurant et cet admiration que les personnages ont l'un pour l'autre tour à tour. On assiste à une véritable montée en puissance émotionnelle et on découvre avec effrois que les individus capables des pires crimes sont aussi des êtres humains que l'on peut aimer.
Bravo donc à Stephen Daldry (Billy Elliot et The Hours) qui réussi à éviter le mélo dégoulinant, même si on se serait bien passé du dernier quart d'heure du film un peu redondant. Bon point aussi pour les acteurs avec mention spéciale pour Ralph Fiennes qui me fait toujours beaucoup d'effet, bien plus que le juvénile (mais néanmoins prometeur) David Kross.

lundi 27 juillet 2009

Fais-moi mal Charlie, Charlie, Charlie

Michael Peterson, depuis qu'il est enfant n'a qu'une idée, devenir célèbre et le seul moyen qu'il a trouvé est de devenir Charlie Bronson, le détenu le plus violent d'Angleterre. Après de menus larcins il se fait incarcérer et se déchaîne littéralement sur ses gardiens. Le film est construit sur des flashbacks que nous raconte Bronson lui même, grimé, sur une scène et devant un public imaginaire.
Drôle d'oiseau ce Charlie Bronson, pas si méchant que ça, il a plutôt bon fond en fin de compte, on s'attache presque à lui face à tous ses malheurs et sa simplicité d'esprit qui nous font sourire.
Le spectateur le suit dans son processus d'auto destruction et de transformation qui le mènent à une bien triste gloire... ni l'amour ni l'art ne pourrons le sauver, happy end pour Bronson qui finit en cage comme une bête, mais une bête célèbre!
Assez dérangeant ce Bronson, sentiments contradictoires, on l'aime, il nous énerve, nous exaspère. Difficile de voir où tout ça mène et le pourquoi du comment. Que veux nous dire Nicolas Winding Refn, le réalisateur? Qu'a t-il voulu faire? Dans le fond c'est sans doute pour ça que ça marche, ça gratte et ça fait marcher les méninges. Du coup c'est plus qu'un film de baston, bien joué!

jeudi 23 juillet 2009

Tête à claques

Hubert Minel (Xavier Dolan), 17 ans, vit seul avec sa mère qui est restée bloquée vestimentairement (et psychologiquement) dans les années soixante dix. Il tente donc de cohabiter avec cette mère qui l'insupporte dans un décor kitschissime et étouffant. Incompréhension permanente entre le fils et sa mère qui s'aiment et se haïssent et passent leur temps à se chicaner pour un oui ou pour un non. Hubert trouve refuge chez son petit ami, Anthonin et chez sa prof de français elle aussi en quête de liberté.
Le film est une longue succession de querelles entre la mère et son fils avec des dialogues mordants et des noms d'oiseaux en québécois (génial). Finalement les deux se retrouvent dans le décor d'enfance d'Hubert, et c'est bien là le problème. Selon moi, Hubert est resté bloqué au stade enfant et n'a peut-être même pas dépassé celui du complexe œdipien. En fait, il aime trop sa mère, ce qui lui fait peur et inconsciemment il s'en veut de l'aimer à ce point et donc la rejette; voilà pour l'avis du Docteur C (ou alors j'ai rien compris au film). Pour preuve, la scène lors de laquelle Hubert, dans un décor de forêt automnale poursuit sa mère habillée en mariée. Sa mère le repousse; que lui veut-il? Lui faire du mal ou l'aimer? Cette scène est d'ailleurs plutôt jolie comme tout le reste du film avec des petits portraits à la Pierre et Gilles, une séance de dripping (Xavier Dolan va cependant devoir revoir sa définition du dripping) et de beaux passages en noir et blanc cadrés sur le visage d'Hubert, tête d'ange mais aussi tête à claques parce qu'il y a quand même un moment où, bien que sa mère soit plutôt chiante, on a envie de lui dire: "va ranger ta chambre" ou "mange ta soupe et tais-toi!" Non mais.

vendredi 17 juillet 2009

La concierge est dans la bibliothèque

Je sais que j'avais dit que j'allais voir Public Enemies la semaine dernière, mais figurez vous que j'ai été dissuadée par une file d'attente interminable puis on m'a détournée du droit chemin puis pas le temps et puis finalement le Hérisson.
Le hérisson c'est une concierge, Madame Michel, jouée par Josiane Balasko qui fait la rencontre dans l'immeuble cossu dans lequel elle travaille de Paloma, une petite fille surdouée et suicidaire et de Kakuro Ozu, un riche japonais qui vient d'emménager.
Plutôt fidèle au best-seller de Muriel Barbery, l'élégance du hérisson, le film est cependant beaucoup plus percutant. Dans le livre, Madame Michel passe son temps à haïr et médire sur les riches ce qui la rend parfois légèrement condescendante alors que la Madame Michel du film est elle beaucoup plus attachante sans doute parce que beaucoup moins agressive. La Paloma du livre est elle aussi agaçante à critiquer pour un oui ou pour un non toute personne ayant les moyens d'habiter le 7ème arrondissement (je précise que je suis dans un quartier de Paris beaucoup plus populaire, quoique bobo) bref, la Paloma du film ne donne pas autant dans la critique sociale mais s'interroge plus sur le sens de la vie ce qui aurait pu être intéressant si elle ne le faisait pas sur un air de Madame-je-sais-tout en employant un langage léché et digne d'un grand philosophe ce qui n'est pas crédible pour une petite petite fille de 12 ans même surdouée.
Si dans le film les personnages sont moins étriqués, les dialogues sont parfois cités mots pour mots ce qui est plaisant quand on a encore le livre en tête mais ajoute encore moins de naturel.
L'atmosphère du film est gris perle, couleur lin, on aime les chats, le raffinement du Japon, on boit du thé et on mange du chocolat noir pur cacao ce qui semble être l'archétype du bon goût; pourquoi pas, l'émotion passe tout de même et Josiane Balasko en concierge mal dans sa peau nous tire les larmes. D'ailleurs, conseil spécial pour vous lectrices, prévoyez de venir sans mascara ou du waterproof uniquement histoire de ne pas avoir l'air à la sortie de s'être fait tabassée pendant le film.

samedi 11 juillet 2009

Le misanthrope et la blonde

Autant vous prévenir tout de suite je ne suis pas une grande fan de Woody. Je vais voir ses films, je trouve ça sympa bien que souvent moyen et quelque peu prétentieux. Ceci dit, j'ai bien aimé cette dernière comédie que je vous conseil d'aller voir avec un pote avant de sortir, un peu comme un apéritif, une mise en bouche avant une folle soirée. Car bien que détestable à souhait, Larry David alias Boris, vous détend les zygomatiques comme il faut!
Le pitch est plutôt simple même si plusieurs éléments viennent compliquer les choses par la suite; Boris est une espèce d'ours qui vit seul, qui a raté un prix nobel de physique son mariage et son suicide. Un soir il tombe sur Melody Sainte Anne Celestine (ouais m'sieur), jeune fille du sud, blonde écervelée qui réussi à s'incruster chez le vieux grincheux. Après quelques temps de cohabitation, le duo improbable fini par se marier et tout semble rouler jusqu'à ce que les parents de Melody aussi barrés l'un que l'autre débarquent successivement chez le jeune couple.
Ce n'est sans doute pas le meilleur Woody Allen, mais tout est là, la rencontre des personnages que tout oppose, les dialogues menés à la baguette, les répliques ping pong, on s'y retrouve et ça s'avale tout seul. En plus j'ai été bluffée par Evan Rachel Wood formatée en Scarlett Johanson, c'est très impressionnant, j'ai cru que c'était elle sur l'affiche jusqu'à la voir à l'écran.
Sur ce, chers amis, je vous laisse et m'en vais voir l'association Johnny Depp / Micheal Mann, du lourd!

mercredi 8 juillet 2009

A la belle étoile


Un film par jour pendant un mois allongé sur l'herbe et ce gratuitement, c'est bien sur à la Villette et ça commence mercredi prochain!
Cette année le thème tourne autour des"traversées", qu'on soit pirate, mafieu, explorateur ou apprenti miss univers, la sélection des films donne plus qu'envie. Au programme donc, pirates des caraïbes, les promesses de l'ombre, Into The wild, capitaine Achab, Broken Flowers et bien d'autres. Perso, j'ai fait ma petite sélection et je bloque déjà mes soirées, le petit resto mexicain de la rue Eugène Jumin et mon transat en croisant les doigts pour que le beau temps soit là lui aussi.
En plus cette année c'est de nouveau gratuit!

Toutes les infos ici: http://www.villette.com/fr/

dimanche 5 juillet 2009

Madame Patate


Alors un mot rapide à propos de Fausta (sortie le 17 juin, wouhou!) qui m'a laissé une étrange impression... Alternance de moments de grâce et de moments plutôt chiants, le film est sauvé par la superbe, que dis-je? la sublissime et mystérieuse Magaly Solier alias Fausta qui souffre d'une sorte de maladie transmise par sa défunte mère, victime plusieurs années auparavant de viol. Fausta est donc une jeune femme renfermée et craintive, élevée dans la peur du viol et qui ne sort jamais seule.
Pour réunir la somme nécessaire à l'enterrement de sa mère, qui se décompose tranquillement dans la chambre, Fausta se fait engager comme femme de ménage chez une célèbre pianiste. On suit alors la vie de la douce Fausta, femme fleur (de pomme de terre! Mystère, si je vous raconte tout c'est pas drôle), Fausta qui chante pour surmonter son quotidien et faire son deuil, Fausta qui se lie d'amitié avec le jardinier et se fait légèrement humiliée par sa patronne.
Ça aurait pu être tragique à souhait, mais à part quelques passages un peu longuets on rentre vite dans la torpeur et l'indolence de la jeune femme, on sourit face à sa naïveté, on est émus par sa souffrance et pour ma part aussi éblouie par les plans serrés sur le visage de l'héroïne, impénétrable et à qui la frange va si bien.
On m'a gentillement fait remarquer que j'avais du retard par rapport aux sorties ciné. C'est vrai que pour un blog qui parle de cinéma c'est pas super, je m'en rends compte mais comme je l'ai déjà dit j'ai un p*** de mémoire à écrire, une vie sociale et puis je vais souvent au ciné accompagnée ce qui pose parfois des problèmes d'emplois du temps. En plus, j'essaye de profiter de mes pseudo-vacances... mais bon, je vais faire un effort, je tiens compte de vos remarques et doléances chers lecteurs!

jeudi 2 juillet 2009

Amère Amérique

Si il y a un film à ne pas manquer en ce moment, c'est bien Amerrika. Il est vrai que ça date, j'ai un peu tardé, mais vraiment vraiment ça vaut le coup! Croyez moi, vous allez être bouleversés par Mouna et son fils Fadi, palestiniens qui viennent vivre aux États-Unis dans l'espoir d'une vie meilleure, loin du mur et des contrôles de police. Hébergés par la sœur de Mouna qui vit depuis quinze ans dans l'Illinois, la mère et son fils vont être confrontés au choc des cultures, à la vie à l'occidentale avec tout ce qu'elle comporte de clichés et d'absurdité surtout dans le contexte particulier de l'Amérique de Bush, de l'occupation de l'Iraque et la peur du terrorisme qui engendre la peur de l'étranger surtout s'il ressemble de près ou de loin à un arabe.
Certes un peu prévisible, Amerrika et ses acteurs sont drôles, touchants, et criants de vérité. Alors n'allez pas voir Transformers mais posez vous un instant avec Mouna et Fadi en dégustant pourquoi pas des concombres farcis (si si, allez voir le film vous comprendrez). Et tant que j'y suis, je vous conseille d'emporter (en plus des concombres) une petite laine et de ne pas mettre de sandales mais plutôt des chaussures fermées avec chaussettes, parce que si il fait 30 degrés dehors, il fait bien froid dans les salles obscures faute à la clim'...

lundi 29 juin 2009

Wesh

Je rentre tout juste des Lascars alors un mot rapide parce que selon moi ça n'en vaut pas plus.
Je ne connaissais absolument pas la série qui passait sur Canal alors je me suis fiée à ce que l'on m'en a dit, en gros que ça risquait d'être mortel parce que la série dépotait grave. Eh bien je pense que c'est le problème, les adaptations au cinéma ça passe ou ça casse et là on va dire que ça passe difficilement. Le concept est cool, les personnages sont sympas, les dessins sont tip top mais on s'ennuie un peu... les tribulations de Tony la Merguez et de José dans leur "te-ci" sont amusantes mais on en fait vite le tour. En plus, à ma grande déception aucun lascar dans la salle histoire de mettre un peu d'ambiance.

"Tête de cul de l'univers"

Acnée, appareils dentaires, peaux grasses, blagues potaches, branlettes et roulage de pelles en bon et du forme, Hervé et Kamel sont les deux beaux gosses de la classe comme on en a tous connu. A l'époque on les trouvait lourds et on préférait ne surtout pas être vus en leur compagnie aujourd'hui on les retrouve avec plaisir au travers de ces deux ados en mal d'amour et de sexe, bébêtes, boutonneux et mal habillés. Ils ont de belles têtes de vainqueurs, de l'ironie, du second degré et de l'auto dérision à revendre.
On rit beaucoup, on est émus aussi en les voyant évoluer au gré de leurs premiers émois amoureux qui nous rappellent forcément nos premiers baisers avec appareils dentaires mais aussi nos premiers chagrins d'amour... Tout est vrai! On fait un bond de dix ans en arrière et on se retrouve en classe de 3ème. Les acteurs sont parfaits et je donne une mention spéciale à Kamel, criant de vérité et dont le personnage encore plus loser que son pote Hervé est à se tordre de rire, mais tellement attachant...
Donc big up aux beaux gosses (on disait "goss'beaux" quand j'étais au collège) dont on tombe sous le charme dès les premières minutes même si on se rend vite compte qu'il n'y a pas vraiment d'intrigue et de suspense et que le film s'écoule un peu comme docu-fiction sur la vie des ados.

jeudi 25 juin 2009

Pas si clean que ça...

Autant vous le dire tout de suite, si vous avez aimé Little Miss Sunshine vous allez être déçu par Sunshine Cleaning qui est selon moi beaucoup moins brillant (hé hé).
Après avoir rit, tremblé et pleuré devant Little Miss Sunshine je m'attendais ici à retrouver les mêmes sensations bien que l'histoire soit complètement différente et beaucoup moins légère puisqu'il s'agit de Rose, femme de ménage et mère célibataire qui à besoin de trouver de l'argent rapidement pour envoyer son fils surdoué (ou complètement barge) dans une école privée. Sur les bons conseils de son amant et policier elle monte sa propre affaire de nettoyage, du nettoyage un peu particulier puisqu'il s'agit de passer sur des scènes de crimes. Après avoir convaincue sa sœur Nora, les voilà lancées dans ces nettoyages à faire frémir (et vomir). C'est aussi l'occasion de rentrer un peu dans la vie de ces personnes mortes ce qui fait ressurgir un passé douloureux pour les deux sœurs.
Je n'ai pas rit mais plutôt sourit, je ne me souviens pas avoir tremblé mais j'avoue quand même avoir un peu pleuré, ce qui n'est pas un gage de réussite pour ce film qui bien qu'assez efficace sur le coup laisse un goût de déjà vu malgré une idée de scénario alléchante et des personnages émouvants; on retrouve notamment le grand père de Little Miss S qui incarne toujours son rôle de papi attendrissant et imprévisible bien qu'un peu moins barré pour cette fois ci.
Donc finalement, petite déception pour gros espoirs, c'est le genre de film assez prévisible qu'on ne regrette pas d'avoir vu mais qu'on aura oublié demain...

Je compte prochainement aller voir le film de Riad Sattouf qui ne peut être que délicieux et croustillant quand on connaît ses BD, alors je vous dirai bientôt si j'ai été séduite par ses beaux gosses... affaire à suivre.

mardi 16 juin 2009

Marie-Domique s'en remettra (et nous aussi).


Jeudi dernier, aux alentours de 17h, bus 87, un couple bourgeois d'une soixantaine d'années. En passant devant le Mk2 Odéon:
Lui: "Il n'y a vraiment rien au cinéma ces derniers temps, c'est de pire en pire."
Elle: "Marie-Dominique est allée voir Anti Christ avec son mari. Il parait que c'est à vomir. Mieux vaux prévoir un petit sachet avant d'y aller..."
Je vous passe les détails de la suite de la conversation très instructive sur la folie des Starbucks qui ne peuvent plaire qu'à des gens sales, bêtes et mal habillés. Bref, Marie-Dominique n'a pas aimé le dernier Von Trier. Trop prude Marie-Do? Hum... ça me titille depuis plusieurs jours, il faut que je vérifie si tout ce buz est bien justifié!
Alors après avoir tanné Jules pendant plusieurs jours, nous voilà enfin face à Lars, Charlotte et Willem. Ça commence par une scène assez crue à laquelle je ne m'attendais pas du tout et qui me désarçonne complètement, bien joué. En plus c'est assez beau: noir et blanc, ralenti, corps enlacés, dégoulinants, flocons de neige, Haendel à fond les manettes. Lors de cette scène torride entre Charlotte Gainsbourg et son mari joué, par Willem Dafoe, leur fils sans surveillance décède. C'est le prologue, s'en suit quatre chapitres sur le travail de deuil des parents et surtout de la mère qui semble au départ tomber en dépression, dépression qui tourne petit à petit à la folie et prend des proportions inquiétantes et dramatiques lorsque, pour se soigner, elle doit se rendre accompagnée de son mari dans leur chalet en pleine forêt, forêt qui est justement la source de ses angoisses.
ça commence plutôt bien, Charlotte Gainsbourg est tout à fait crédible dans son rôle de mère endeuillée et petit à petit on bascule avec elle dans la folie. Entourée par cette nature étrange dont on ne sait pas si elle est protectrice ou au contraire source de cette folie dévastatrice, la mère perd complètement les pédales. Se mélangent alors scènes de torture méthodique et de sexe bestial (et là tout ce qu'on vous a dit est vrai! Ejaculation de sang, excision etc). Le dénouement sur la condition des femmes est tout aussi étrange, je n'en dit pas plus...
Je n'avais pas pris mon petit sac à vomi et finalement, nul besoin; si tout se veut réaliste et cru, le résultat est peu crédible. Tellement peu crédible qu'on en vient à sourire lorsque le renard se met à parler ou soupirer lorsque Charlotte Gainsbourg, avec beaucoup de conviction, s'acharne sur son pauvre mari en hurlant. Impression d'un étalage de scènes gores pas vraiment justifiées, Lars Von Trier ne chercherait-il pas à nous refiler sa dépression?
Si globalement Anti Christ ne m'a ni choquée, ni dégoûtée ni plus impressionnée que ça, Charlotte Gainsbourg elle, reste bluffante et prouve qu'elle peut tout jouer avec brio (on ne parlera pas des films de son mari).

mardi 9 juin 2009

Et Dieu créa Cantona

Éric Bishop perd les pédales, sa vie sentimentale est un désert, ses enfants sont à la dérive, le foot n'est plus ce qu'il était et Lilly le hante. Heureusement qu'il y a Eric, l'autre Eric, Cantonna qui le soir vient coacher son fan en souffrance qui peu à peu reprend goût à la vie.
C'est drôle, touchant et il y a même un petit côté magique avec ce Cantona ange gardien qui laisse peu à peu la place aux vrais amis d'Eric soudés comme une équipe de foot. Une belle comédie donc, à la fois sociale et romantique et où le foot ne sert finalement que de trame de fond (ouf).

lundi 8 juin 2009

Home sweet home

Hier soir je suis allée voir Home (on m'a obligée) le fameux documentaire de Yann Arthus-Bertrand diffusé simultanément pour sa sortie au cinéma dans plusieurs pays, en plein air et à la télé pour la journée de l'environnement (et aussi deux jours avant les élections européennes, tiens donc...).
Alors je sais que le projet est tout à fait louable, il faut sensibiliser les gens à l'écologie, faire prendre conscience des problèmes environnementaux blablabla on l'a déjà entendu une bonne dizaine de fois, mais une fois de plus allez, pourquoi pas, après tout c'est pour la bonne cause et vu l'état des choses ça ne peut pas faire de mal. Mais le problème c'est que personnellement, Yann Arthus-Bertrand moi, je trouve que c'est du réchauffé... une fois qu'on a vu le bouquin et un documentaire, on se rend compte qu'il ne se renouvelle pas tellement et c'est exactement ce qui se passe quand on voit le film, hélas.
Je dirais quand même que la première heure fait son effet, on est ébloui par les paysages, on apprend plein de choses intéressantes et on frémit en découvrant le scénario digne d'un film d'horreur dont on est à notre échelle un peu responsable. Mais très vite on se lasse de la lenteur des plans, des images toutes vues du ciel, au ralenti et qui ont un un goût de déjà vu... Après cette première heure fatidique les yeux commencent inexorablement à se fermer, on essaye de luter, on regarde sa montre, on mange un chewing-gum, on se frotte les yeux en ayant mauvaise conscience parce que quand même, on est pas là pour rigoler, ni pour s'endormir. Alors oui, c'est promis, on va continuer de recycler nos petits pots de yaourts et nos journaux, on va essayer de consommer équitable et tout et tout, mais on y ira plus voir les docus de Yann à moins qu'il ne descende de son hélicoptère.

jeudi 4 juin 2009

Art low cost



Amigos, je n'ai pas vraiment le temps d'aller au cinéma ces derniers temps bicoz j'écris un mémoire et j'essaye de le faire avec un minimum de sérieux. Mais je ne déserte pas pour autant ce petit blog et vous, mes trois lecteurs chéris et je vous file des bons plans.
Alors je sais que ce week end va être chargé, d'abord parce qu'il faut aller voter, ensuite parce que c'est la finale de Roland Garros, et aussi parce que c'est la fête des mères et que vous n'avez pas encore fait votre œuvre d'art en pâte à sel... et tiens! en parlant d'œuvre d'art, si il vous reste une petite place entre maman et les européennes, je vous conseille cher internaute de vous rendre à l'espace Champeret pour l'Affordable Art Fair, ou comment l'art contemporain devient accessible à tous! Il s'agit d'un fantastique marché d'art contemporain, beaucoup moins cher que la FIAC, beaucoup moins élitiste et prétentieux et surtout, SURTOUT avec des petits prix!

Toutes les infos nécessaires sont ici:
http://www.affordableartfair.fr/index.php

vendredi 29 mai 2009

Pedro et Penélope

J'adore Almodovar, ces derniers jours je repensais à Talons aiguilles, tout sur ma mère, Parle avec elle et bien sur Volver. J'étais impatiente de voir son nouveau film, il fallait simplement que ce soit le bon moment, le moment idéal pour être tout à fait réceptive à l'atmosphère Almodovar. Et quel bonheur! J'ai dégusté ce film du début jusqu'à la fin et je me suis même léché les doigts pendant le générique.
Penélope Cruz en femme fatale, fragile et brisée m'a fait frémir dans son rôle de maîtresse adorée par Matéo, réalisateur éperdument amoureux et son vieil amant jaloux qui va les persécuter jusqu'à la mort de Léna dans un accident de voiture dans lequel Matéo perdra la vue. Intrigue digne d'un film noir, accents parfois Hitchcokiens (on s'en doutait en voyant l'affiche), mais aussi humour avec le film dans le film, Filles avec valises , tout est réfléchis, chaque scène est mûrie, léchée à l'extrême ce qui peut cependant parfois donner une impression artificielle renforcée par les flash-back. Mais la mise en scène, les acteurs et la musique sont efficaces, les dames (public majoritairement féminin) sortent leurs mouchoirs, on se relève un peu chamboulée et on se dit: "Aaaah Pedro..."

mercredi 27 mai 2009

Toute l'histoire de ses échecs sexuels


Je commence avec ce film, toute l'histoire de mes échecs sexuels (et là puriste, tu te dis que je commence très fort). Je n'avais pas vraiment prévu de le voir même si autour de moi ceux qui y sont allés ne m'en ont dit que du bien. Mais une fois arrivée au cinéma et après une après midi de shopping j'avais bien envie de me poser pour déguster mon goûter alors ni une ni deux, direction le cinéma! A l'arrivée, une loooooongue queue, celle pour étreintes brisées allait me décourager mais je vois au dernier moment que le récit des échecs sexuels de Chris Waitt commence à peine.
Il s'agit donc de ce jeune homme, en pyjama et pas coiffé sur l'affiche, qui essaye de comprendre comment et pourquoi il a pu se faire larguer par absolument toutes ses petites copines. Il décide donc d'en faire un documentaire basé sur les interviews de celles ci qui refusent les unes après les autres ou presque. On passe donc par la rencontre avec la petite amie d'enfance, les rencontres via internet, la consultation chez le médecin pour impuissance qui s'en suit d'une prescription de viagra qui tourne mal, une expérience sado-masochiste hilarante qui fait frémir le slip du public masculin (vous savez, un peu comme dans Teeth lorsque la fille "mord" le pénis des types...) bref on a parfois l'impression que Chris s'égare et qu'il tourne un peu en rond, mais le ton léger et le second degré nous le font très vite oublier d'autant plus qu'on se rend compte qu'il n'est pas aussi lourd et handicapé des sentiments qu'on pourrait le croire puisqu'au final il comprend que tout est du à une rupture qui l'a bouleversé et dont il n'a pas vraiment fait le deuil ce qui lui permet une fois qu'il en a pris conscience de commencer une nouvelle histoire et aussi d'arrêter le viagra. Happy end!