mardi 19 janvier 2010

La leçon de poésie


Thé, rubans, jardins à l'anglaise poésie et amour platonique, voilà à quoi il faut s'attendre en allant voir le dernier Campion. Moi ça me fait même pas peur, alors sur les conseils du grand journal et de la maman de Cécilia je suis allée découvrir la triste histoire du poète anglais John Keats et de sa voisine Fanny Brawne. Histoire d'amour entre un pauvre poète et une jeune fille passionnée de mode; leurs personnalités et leur statut les opposent et pourtant ils s'aiment passionnément affrontant ensemble les épreuves qui se succèdent et font barrage à leur amour: séparation, maladie, je t'aime moi non plus, je t'aime mais je te quitte, oh John! etc.
Je m'attendais à un film cucul au possible et finalement j'ai trouvé ça très beau, les images sont magnifiques on sent une maîtrise et un gros travail, avec plein de petits détails, des belles couleurs et une atmosphère délicieusement poétique. Les saisons se succèdent le printemps et les arbres en fleur, l'été et la chasse aux papillons, l'automne et la pluie, l'hiver et la campagne enneigée qu'accompagne Fanny avec les robes qu'elle coud elle même et qui sont plus folles les unes que les autres. Avec les saisons naît l'histoire d'amour de nos jeunes tourtereaux, jeux de regards et mains qui s'effleurent entrecoupés de jolis moment de poésie. Tout ça est très mignon mais un peu long. Du coup je trouve qu'on décroche assez vite, je me suis un peu ennuyée et  j'ai donc l'impression d'être passée à côté du film. Fanny m'a agacée, John ne m'a pas bouleversé. Bon...

lundi 11 janvier 2010

"Combien je t'ai aimé! Tu regretteras un jour, quand le temps aura passé..."


Séoul 1975, Jinhee 9 ans est laissée par son père dans un orphelinat catholique. La petite fille doit alors se faire à l'idée, son père l'a abandonnée. Mais comment accepter une réalité aussi cruelle?
Pas de suspense, l'homme dont on voit à peine le visage, qui emmène sa fille acheter de nouveaux vêtements et un joli gâteau recouvert de crème rose, s'apprête à l'abandonner. Jinhee est la seule à ignorer ce qui va se passer, même si elle sent qu'il se passe quelque chose elle est loin d'imaginer ce qui l'attend et s'accroche à son père quelle aime par dessus tout. C'est une petite fille heureuse. Et voilà toute la réflexion du film, c'est l'épreuve de la séparation puis l'épreuve de l'adoption par des étrangers. Entre ces deux étapes, l'attente. Avec Jinhee et son amie Sookhee le spectateur égrène les jours passés à l'orphelinat à travers le regard de l'enfant.
Partagée entre insoumission et fatalisme Jinhee réagit à sa manière à ce drame, refusant de s'alimenter comme l'oiseau tombé du nid ou creusant consciencieusement sa tombe au fond du jardin. Ce qui est très fort dans ce film c'est qu'à la hauteur et du point de vue de l'enfant on ressent ce sentiment d'abandon, de solitude et de fatalité. Le scénario ne se veut pas larmoyant, il ne s'agit pas de nous tirer les larmes et il y a même parfois une certaine distance, une réserve voir une pudeur qui n'empêchent pas d'être touché par l'histoire et la fillette, comme par toutes les petites actrices absolument adorables qui jouent les orphelines. Emotionnellement très fort, le film l'est encore plus lorsque l'on prend en compte la dimension biographique; la réalisatrice, Ounie Lecomte, Franco-coréenne a elle même été abandonnée dans les années 60 puis adoptée à l'âge de 9 ans.

jeudi 7 janvier 2010

Belgitude

Aaah nos amis belges... J'aime bien les belges. Il y a quelques années, en vacances, j'avais fais la connaissance d'un belge. Un scout, grand, maigre avec un gros nez et un accent à couper au couteau qui parlait de doufe ou de paf. Je le trouvais carrément spèce mais c'était rien à côté des belges de Felix Van Groeningen. Ces belges en question (on ne fait pas de généralité hein) sont une famille de gros beaufs, crades à la limite de la marginalité dans laquelle essaye de s'en sortir Gunther, 13 ans, de l'acné et une coupe de mulet. Élevé par sa grand-mère, Mémé, son père Marcel dit Cel et ses trois oncles, Petrol, Baraqué et Koen, dans un climat pipi-caca et bière, le pauvre Gunther a du mal à s'y retrouver et se rend bien compte qu'il évolue dans un beau merdier. Nous ça nous fait beaucoup rire ces histoires de tour de France de la bière, de course cycliste tout nu et de chanson à boire, mais il ne faut pas rire! C'est tellement vrai... au fil des déboires des oncles qui entraînent Gunther malgré lui, la détresse est palpable. On passe en permanence du rire aux larmes, on se moque des personnages décidément trop cons, mais qu'on aime quand même et en on est frappé par la réflexion sur la filiation, l'hérédité et le regard que porte le jeune Gunther sur sa famille et son père dont il fait un portrait sans concession mais qu'il aime, évidemment. Finalement même dans leur vie de merde il reste de la poésie et une part d'enchantement. Après coup cette merditude m'a fait repensé à des films comme Fish Tank, ou This is England, le film social anglais dans lequel le héros et confronté à son milieu social et essaye de s'en évader, sauf que là c'est belge et donc tout de suite un peu plus potache.
Alors mon deuxième conseil pour 2010, allez voir la merditude des choses si ce n'est pour les décors à la bidochon: papier peint à gros motifs et mobilier en formica et pour la dégaine des personnages en plein dans les années 80. Vous pouvez aussi lire le livre Dimitri Verhulst qui doit être très chouette.

mardi 5 janvier 2010

Abatar (ah ah ah)


Chers amis, que dis-je..? chers fans! Pour être franche je n'avais pas l'intention de faire d'observations sur Avatar mais face à vos nombreux commentaires et courriels, je suis obligée de faire face et de vous donner mon humble avis. J'espère juste que vous ne m'avez pas attendu pour aller le voir, je sais que mon opinion compte pour vous mais c'est bien aussi que vous fassiez vos propres choix cinématographiques.
A douze ans on a vu Titanic de James Cameron, on a rêvé de devenir les rois du monde cheveux au vent enlacée par Leonardo, on a beaucoup pleuré et on a été toute émoustillée par la scène d'amour dans la voiture embuée. Donc quand Avatar est sorti on s'est dit que ça allait être du lourd... et en effet c'est lourd, très lourd même. Pour ceux qui ne le savent pas encore, Avatar c'est l'histoire Jake Sully, un militaire qui vient infiltrer la planète Pandora et ses habitants les Na'vi en entrant dans la peau d'un "avatar" pour mieux leur piquer leurs richesses. Entre temps, patatra, il tombe amoureux d'une autochtone et se range finalement du côté de ses nouveaux potes. Le scénario est donc plutôt prévisible, des gentils, des méchants, une histoire d'amour et une civilisation a sauver le tout pendant... 2h50 affublé de jolies lunettes pour pouvoir profiter du spectacle en 3D. Le problème c'est qu'on a très vite les yeux qui fatiguent alors que ce n'est pas vraiment justifié... en effet je n'ai pas trouvé la 3D bien exploitée, ça part dans tous les sens, on ne sait pas ou poser son regard surtout au cours de la loooongue scène de combat final qui est oculairement harassante... et j'ai trouvé, un peu ridicule. On y voit des soldats américains supers méchants avec des gros muscles et des grosses veines sur le front dans des supers hélicoptères armés jusqu'aux dents et increvables contres les pauvres Na'vi qui certes, possèdent eux des dragons volants mais ne sont armés que d'arcs et de flèches.
Bon, en fait c'est pas si nul que ça... j'avoue, les décors sont chouettes, la faune et la flore sont vraiment impressionnants et j'ai adoré les fleurs fluorescentes qu'on voit un peu partout. Niveau acteurs, Sam Worthington est plutôt canon (il faut le dire) et dans la vraie vie il n'est pas paralysé (moi j'y ai cru). C'est aussi assez marrant de voir Sigourney Weaver en géante bleue à la démarche de singe et à la tête de chat, ça en fait oublier sa piètre prestation et son personnage de chercheur au grand cœur à la limite du ridicule.
Pour finir je citerai James Cameron qui s'exprime à propos de son film: "Ce film a été fait pour l'ado de 14 ans qui vit en moi", citation à laquelle je me permet d'ajouter un conseil: si vous avez plus de 14 ans n'allez pas voir Avatar.



Je trouvais que ce post manquait de musique (allez directement à 2'51) alors je vous met un petit coup de Céline Dion que j'écoutais en boucle en 1997. Je pense que c'est ce qui manquait à Avatar, une bande originale chantée par Céline Dion...

Sur ce je vous souhaite une bonne année!