mardi 29 septembre 2009

Maïté made in USA

Ok, c'est pas très sympa, la ressemblance n'est pas flatteuse... Cependant il y a dans Julia Child, la célèbre cuisinière américaine, certaines similitudes avec notre Maïté nationale. Outre ses talents de cuisinière, Julia Child incarnée par l'excellentissime Meryl Streep est elle aussi un puissant gabarit, avec une voix de tête très prononcée (et là je met un bémol, Meryl Streep en fait un peu trop, ça devient presque agaçant).
Julie et Julia, c'est donc l'histoire de cette Maïté américaine mordue de cuisine française, croisée avec celle de Julie, une femme qui cherche à donner un sens à sa vie et décide donc d'ouvrir un blog dans lequel elle se lance le défit de réaliser les cinq cent recettes de Julia en un an (Wouhou, ça c'est prendre sa vie en main!).
On en prend donc plein les papilles, je vous conseille d'ailleurs de manger avant, histoire de ne pas faire de folies de bouche en sortant, et en plus c'est drôle! Si si. En général il en faut beaucoup pour me faire rire, je ne suis pas du genre à me dérider facilement (au cinéma en tout cas) et bien là, j'ai franchement ri. Bon, c'était pas la grosse marade non plus, mais il y a quelques répliques bien trouvées, des gags qui font leur effet, Meryl Streep est hallucinante et il y a un chat sympa (j'aime bien quand il y a des chats). Bref, notre ventre et nos zygomatiques sont touchés donc ça ne peut que marcher et ça fait même oublier les quelques longueurs de la fin.

vendredi 25 septembre 2009

Bocal à poissons

Le poisson c'est Mia, prisonnière du bocal familial et qui essaye tant bien que mal d'en sortir. Le pécheur miraculeux c'est Connor, le nouvel et parfait amant de sa mère un peu paumée. Sur fond de misère sociale et de break dance, le spectateur de l'autre côté de l'écran/vitre, assiste à l'évolution de ces personnages à vif. Mia, qui cherche à s'échapper de son quotidien d'adolescente en crise par la danse et par les espoirs qu'elle met en Connor en qui elle voit un père mais aussi un amant; Connor, le père et l'amant idéal, confronté à ses sentiments ambigus pour Mia, entre protection et inceste.
Un peu à la manière de Ken Loach, Andrea Arnold met en avant le mal être quotidien de gens ordinaires dans la banlieue anglaise. Si le fond de l'histoire est des plus simples, les turpitudes d'une adolescente en crise livrée à elle même, les acteurs portent le film à bout de bras par leur présence et leur sensibilité. Je ne vais pas revenir sur la fameuse Katie Jarvis, absolument parfaite et encensée par la tout le festival de Cannes et qui a tendance a éclipser l'excellent et beau (ce qui ne gâche rien) Michael Fassbender, que vous avez pu voir dans Inglorious Basterds mais aussi dans le remarquable Hunger.
Donc un bon point pour Fish Tank avec en plus pleins de belles images: un cheval blanc qu'il faut libérer, un ballon dans le ciel, des couchés de soleil et le tout sans être cucul.

lundi 21 septembre 2009

"J'ai un ulcère depuis cet été"


On me fait souvent remarquer que j'ai un métro de retard sur les sorties ciné. Hé bien pour toi cher internaute un mot sur l'affaire Farewell de Christian Carion avant même sa sortie en salle!
J'ai donc pu assister, en avant première siouplaît, à la transformation de Guillaume Canet aka Pierre Froment-monsieur-tout-le-monde en espion plongé malgré lui au coeur de la tourmente communiste par Sergueï Grigoriev (Emir Kusturica), membre du KGB qui, dégoûté par le système russe, lui fait passer des dossiers d'espionnage ultra confidentiels. L'affaire remonte très vite aux oreilles de Mitterrand et même de Reagan; Pierre Froment, espion en herbe se retrouve lui, vite dépassé par les évènements.
Christian Carion réunit donc pour cette opération d'espionnage extraordinaire Guillaume Canet et Emir Kusturica pour un duo surprenant mais qui fonctionne plutôt bien. Guillaume Canet en jeune ingénieur à qui la chapka va comme un gant, ne me déçoit toujours pas et prouve encore combien il joue juste même avec des répliques du genre "j'ai un ulcère depuis cet été". Mais son charisme ne suffit pas à combler les lenteurs du films et les égarements de Carion qui semble vouloir tout montrer. Du coup on a un peu de mal à y croire, la tension que l'on devrait ressentir pour cette rocambolesque histoire d'espionnage retombe souvent aussi vite qu'elle est montée au profit de la confrontation culturelle entre l'est et l'ouest ou de l'amitié naissante entre le jeune ingénieur français et le colonel du KGB, qu'Emir Kusturica incarne de façon émouvante en campant un homme qui n'a plus foi dans son pays et dans les valeurs politiques auxquelles il a cru en attendant un monde meilleur et qui tente aussi de faire face à la dérive de son mariage qui s'écroule peu à peu tout comme le bloc de l'est...