samedi 14 novembre 2009

"je vous baise claleuresement"


Attention, le texte suivant se lit en écoutant ma compile Tchaïkovski:
C'est bien hein? Personnellement j'ai une préférence pour Casse -Noisette et pour le Lac des cygnes que j'écoutais beaucoup quand j'étais petite... mais rassurez vous, pas besoin de s'y connaître en musique classique pour aller voir le concert, il faut juste aimer et tout paraît plus beau.
Alors que dire sur LE film du moment, au cœur de toutes les conversations et sur lequel on ne tarit pas d'éloges. Eh bien pas grand chose, je crois que tout à été dit et je suis un peu plus nuancée... peut être justement parce qu'on en a trop dit!
C'est vrai que c'est une comédie plutôt sympathique, drôle même si tout est basé sur des clichés invraisemblables sur les russes et les juifs, le début du film est hallucinant, les personnages biens trouvés avec une mention spéciale pour Aleksi Guskov en chef d'orchestre un peu chamboulé sans oublier bien sur Mélanie Laurent toujours aussi jolie, ce qui a tendance à énerver surtout quand on sait qu'elle sort avec Damien Rice (hé ouais).
Alors oui, la scène finale est superbe, l'émotion monte crescendo portée par la musique mais c'est quand même un peu mièvre tout ça, d'autant plus que durant tout le film il n'y pas vraiment de suspense, c'est du tout cuit et ça s'avale tout seul, pas besoin de réfléchir, on se laisse porter par la musique et toutes ces bonnes intentions et c'est sans doute pour ça qu'on aime en fin de compte.

lundi 9 novembre 2009

"les bébés aiment respirer et le cachent bien"


Après les noces rebelles, film oh combien dépressif et oppressant, Sam Mendes, qui est aussi le réalisateur de American Beauty qu'on se le dise, nous présente Away We Go, road trip existentiel sur la question de la parentalité. Burt et Verona partent en quête d'une famille et d'un endroit qui pourra les accueillir eux et leur futur enfant et où ils pourront le mieux possible élever ce dernier. C'est alors l'occasion de rencontrer différentes familles, différents schéma parentaux plus ou moins équilibrés et parfois assez caricaturaux, de la mère névrosée, mère poule ou mère hippie (Maggie Gyllenhaal complètement illuminée et hippocampée), mais ces modèles s'avèrent tous avoir leurs failles... Burt et Verona eux, cherchent la perfection et y croient vraiment.
Malgré la répétitivité des portraits de couples dont on se lasse un peu trop rapidement, on apprécie tout de suite Burt et Verona couple d'inadaptés, couple loose mais John Krasinki et Maya Rudolph boostent réellement le film par leur humour et leur tendresse. Pas aussi incontournable que la presse nous le rabâche, ça vaut quand même le coup de se déplacer pour le style décalé, l'humour acidulé et le thème de la parentalité et de la famille traité avec légèreté. Sam Mendes est définitivement plus cool quand il ne se prend pas au sérieux et du coup il remonte dans mon estime.

mercredi 4 novembre 2009

Petits pervers

Le ruban blanc, dernier film de Michael Haneke a tout pour séduire. Palmé au dernier Festival de Cannes, un scénario intrigant, de belles images à la grande puissance évocatrice dont on a looonguement entendu parlé et dont on a pu lire dans toutes les critiques qu'elles avaient été tournées en négatif puis retouchées en numérique ce qui donne une fooormidable impression de luminosité et de brillance. Et puis quand même, c'est le dernier Haneke! Ce qu'on sait moins, c'est que c'est un tantinet chiant...
Il se passe des choses étranges dans un petit village protestant de l'Allemagne du XXième siècle. Huis clos entre les habitants et gros plan sur les enfants qui n'ont pas l'air jojo, ce qui n'est pas étonnant lorsqu'on découvre les parents et l'ambiance de folie qui règne au village. Les enfants c'est justement le point essentiel du film et je ne dévoile rien, en disant que ce sont eux les responsables des crimes qui frappent le village, on s'en rend très vite compte. Ces enfants sont présentés comme des êtres pervers et malveillants qui s'en prennent à peu près à tout le monde: animaux, enfants, adultes et même aux handicapés sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Pure sadisme? Fin de l'innocence? Vengeance? L'atmosphère s'en ressent, elle est glacée, il y a quelque chose de malsain dans l'air, mais sans plus. Les personnages n'ont pas l'air d'avoir peur et se contentent de subir les choses pendant... deux heures et demie! Oui, le rythme est plutôt étiré, c'est clairement un parti pris, on n'aime ou on aime pas. On attend que l'action s'emballe un peu, et puis rien. J'ai vécu les trois quarts du film comme une stagnation et le dénouement qui ne dénoue rien, comme un piétinement. A plusieurs reprise j'ai pensé à Un roi sans divertissement de Giono et l'adaptation au cinéma de François Leterrier pour les plans sur le village faussement paisible, pour les paysages de la campagne enneigée ou encore pour les figures expressives des habitants avec leurs bonnes têtes de villageois (ici des protestants allemands psychorigides), mais la psychose en moins. La tension qu'on retrouve tout à fait dans Caché et bien sur dans Funny Games est dans le ruban blanc plus sous-jacente et c'est bien dommage...
Je reste donc mitigée pour ce dernier Haneke, avec la désagréable impression d'être passée à côté de la beauté et de l'horreur des images et de l'atmosphère du film.