lundi 11 janvier 2010

"Combien je t'ai aimé! Tu regretteras un jour, quand le temps aura passé..."


Séoul 1975, Jinhee 9 ans est laissée par son père dans un orphelinat catholique. La petite fille doit alors se faire à l'idée, son père l'a abandonnée. Mais comment accepter une réalité aussi cruelle?
Pas de suspense, l'homme dont on voit à peine le visage, qui emmène sa fille acheter de nouveaux vêtements et un joli gâteau recouvert de crème rose, s'apprête à l'abandonner. Jinhee est la seule à ignorer ce qui va se passer, même si elle sent qu'il se passe quelque chose elle est loin d'imaginer ce qui l'attend et s'accroche à son père quelle aime par dessus tout. C'est une petite fille heureuse. Et voilà toute la réflexion du film, c'est l'épreuve de la séparation puis l'épreuve de l'adoption par des étrangers. Entre ces deux étapes, l'attente. Avec Jinhee et son amie Sookhee le spectateur égrène les jours passés à l'orphelinat à travers le regard de l'enfant.
Partagée entre insoumission et fatalisme Jinhee réagit à sa manière à ce drame, refusant de s'alimenter comme l'oiseau tombé du nid ou creusant consciencieusement sa tombe au fond du jardin. Ce qui est très fort dans ce film c'est qu'à la hauteur et du point de vue de l'enfant on ressent ce sentiment d'abandon, de solitude et de fatalité. Le scénario ne se veut pas larmoyant, il ne s'agit pas de nous tirer les larmes et il y a même parfois une certaine distance, une réserve voir une pudeur qui n'empêchent pas d'être touché par l'histoire et la fillette, comme par toutes les petites actrices absolument adorables qui jouent les orphelines. Emotionnellement très fort, le film l'est encore plus lorsque l'on prend en compte la dimension biographique; la réalisatrice, Ounie Lecomte, Franco-coréenne a elle même été abandonnée dans les années 60 puis adoptée à l'âge de 9 ans.

2 commentaires:

  1. JE suis pas d'accord, moi j'ai trouvé ça pathos à mort, ce qui m'a beaucoup énerver... par exemple quand au début et la fin elle chante sa petite chanson avec sa petite voix, je t'ai aimé, tu vas le regeretter etc

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  2. Bon, ok pour la petite chanson... mais pour le reste j'ai beaucoup admirer le détachement avec lequel les choses nous sont montrées, c'est presque froid par moment! Les sentiments de Jinhee ne sont pas décuplés sur fond de violons larmoyants, il n'y a pas d'effusions plus qu'il n'en faut non plus. C'est aussi le cas quand on constate que l'orphelinat n'est pas un milieu hostile, rien n'est fait pour exagérer les choses.

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