mercredi 28 octobre 2009

Bang bang

Les Maras, à l'image des gangs américains sèment la terreur et font la loi dans les banlieues de San Salvador face à la police qui semble impuissante... Christian Poveda nous présente cette jeunesse désœuvrée à travers une suite de portraits de jeunes gens tatoués des pieds à la tête, ils ont le 18 dans la peau comme des guerriers tribaux et foutent vraiment la trouille. Ces jeunes sont pris dans le gang qui devient un moyen de survie et dont il est extrêmement difficile de s'affranchir ou de rester indépendant quand on est confronté à tant de misère et de violence le gang devient alors fratrie mais aussi cercle vicieux, sans fin, quand un membre meurt un autre est enrôlé, encore plus jeune.
Rythmé par des détonations qui annoncent la mort de ces personnes que l'ont suit, on est confronté à une hyper violence et des images choc qui font d'autant plus frémir que l'on sait que tout est vrai! Je pense que ce documentaire se voulait percutant et dénonciateur, mais on a souvent du mal à comprendre comment ça fonctionne, impression de ne pas voir toutes les clés et d'être simplement témoin ce qui est parfois dommage, on aurait quand même aimé un peu plus d'explications. Mais le film reste quand même bouleversant et fait froid dans le dos, surtout quand on sait que Christian Poveda a lui même été assassiné à la fin du tournage.

2 commentaires:

  1. Quelques trucs qui me passent par la tête...

    Les exactions commises par le gang "observé" ne sont pas montrés.
    C'est à dire que durant tout le film on voit ses membres tomber
    comme des mouches mais à aucun moment on ne voit ces gens aller
    abattre les membres du clan adverse. La violence est dans les
    deux camps, on s'en doute. Mais bon de tte façon ça aurait été
    délicat pour le réalisateur d'aller filmer dans les deux camps.

    Niveau montage aussi, si je me souviens bien, on a une scène au début qui
    montre les flics arriver et avoir pour consigne de mettre la pression
    aux gangs... Or, on ne sait pas si chronologiquement cette directive a été donnée
    suite au meutrte d'un des flics (qui arrive plus tard danns le film).

    On n'arrive pas trop à comprendre ce qu'il en est de cette boulangerie.
    Son dirigeant se fait condamner pour meurtre, les pouvoirs publiques
    veulent-ils lui mettre des batons dans les roues pour l'empêcher de
    participer à la réinsertion (?) de certains de ces jeunes?

    En parlant de réinsertion justement, réinsertion dans quoi?
    On voit pratiquement pas la vie autour des gangs, je pense pas que ces
    gangs soient établis dans un no man's land, il y a aussi des gens
    qui ne sont pas du "milieu", qu'on voit d'ailleurs donner des ronds
    lors des quêtes précédents chaque enterrement, j'ai pas le souvenir
    d'avoir vu beaucoup de témoignage de ces gens "normaux".
    On sait qu'ils sont là, mais fantomatiques. Ca accenture le côté
    "il y a rien autour", il y a pas d'issu.

    Ce qui putain de choque dans ce film c'est vraiment quand on se rend compte
    que ces jeunes meurent "vraiment", garçons, filles, avec ou sans enfants,
    impliqués plus ou moins dans cette guerre.
    On a vraiment pas l'impression d'avoir à faire à des adultes en plus...

    Je sais plus quel vieux croutons de la politique avait sortit un truc du genre
    "un pays qui peut se permettre de renoncer à sa jeunesse..." Voilà
    j'ai même pas la fin de la citation, je sers à rien.

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  2. Cher Ricky Martin,

    Tout d'abord je dois te dire que je suis honorée qu'une star de ton rang lise mon blog et se sente concernée par mes articles au point de laisser un commentaire! Je me dis que peut être que Brad Pitt ou même Barack Obama lisent mon blog sans oser laisser de com... j'en suis toute émue.

    Ricky, j'ai lu attentivement tes remarques et je te rejoins sur plusieurs points. Tout d'abord il est vrai que les crimes commis par les gangs ne sont pas montrés dans le film et je dis HEUREUSEMENT! c'est déjà assez violent comme ça, on a pas envie de voir ça et de toute façon on ne pourrait pas parce que je pense que ça créerait des problèmes avec la police qui pourrait ensuite se servir des images contre la Mara.

    Pour ce qui est de la boulangerie, ça semble partir d'une bonne action mais est-ce que ce n'est pas aussi une planque? On voit par la suite les membres de cette boulangerie se faire tuer ou arrêter. Je sais que qu'après le tournage la boulangerie a été définitivement fermée et c'est dommage parce que c'est vrai que ça pouvait être un bon moyen de réinsertion. Comme je le dis justement dans l'article il n'y a pas vraiment de réinsertion possible car une fois que l'on met le doigt dans le gang c'est un véritable engrenage. D'ailleurs, comment quand on vit dans le schéma pauvreté/violence ne pas avoir envie de s'identifier à un groupe en l'occurrence le gang?

    Je te rejoins aussi complètement sur le fait que ce soit violent parce que c'est vrai. On ne voit "que" des cadavres mais il s'agit bien de vraies personnes que l'on a vu quelques minutes plus tôt lors des portraits. La souffrance engendrée par ces morts dans les familles est elle aussi bien réelle et s'en est que plus touchant et révoltant.

    "Un pays qui peut se permettre de renoncer à sa jeunesse" là je ne peux rien pour toi, j'y connais rien en politique porto ricaine...

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